jeudi 16 septembre 2010

Damien suite...Campbell River

Finalement pas fâché de quitter le camping ou deux ours dansaient la polka toute la nuit pendant qu'une voisine hystérique appelait le gérant toutes les heures pour qu'il vienne les chasser ...

C'est maintenant sur Vancouver Island que je continu ; encore une a qui la chirurgie esthétique à coup de tronçonneuses n'a pas réussi. Tout le flanc exposé au Johnstone Strait a été impitoyablement rasé depuis des années donnant au paysage une vague allure de patchwhork géant. Les courants violents à cet endroits transportent des troncs perdus par les remorqueurs qui vont s'échouer au fond des baies, lesquelles sont le plus souvent utilisées par les forestiers comme quais de débarquement qu'ils protégent de la mer en y coulant de vieux bateaux préalablement désarmés pour former des digues...

Après avoir passé les très impressionnants Seymours Narrows, me voilà le long de la Sunshine Coast qui me fait le plaisir de m'accorder plusieurs jours de beau temps et qui, avec la pente plus douce des berges, me permet de glisser silencieusement à la surface d'une eau lisse et cristalline tout en observant les fonds de rochers où se mêlent aux algues, les crabes, les étoiles de mer et autres oursins ; le tout régulièrement voilé par le passage d'un banc de petits poissons.... Le courant, quant il est contre moi, m'oblige a faire le tour des baies a la recherche des contres courants ce qui me fait découvrir pourquoi cette côte, plus sèche et plus rocheuse est relativement épargnée par les forestiers. La plupart de ces baies cachent au fond de grands parcs ombragés par de magnifiques pins, de grandes villas de millionnaires, venus profiter du micro climat ensoleillé de la zone....

Me voilà a quelques jours de Vancouver et tout se bouscule, j'appréhende davantage le jour de l'arrivé que l'éventuelle rencontre avec un ours !!!

Je pensais poursuivre mon voyage en vélo a travers l'ouest et le sud américain mais j'ai peur de ne pas avoir l'énergie d'entreprendre ce nouveau périple et la préparation qu'il nécessite... c'est avec tristesse que je pense a quitter l'ouest mais c'est avec plaisir que je pense a toutes les belles choses qui m'attendent en France, et je sais que de toute façon je reviendrai. La sensation unique que me procure ces immenses espaces, de désert en cayons est vraiment trop attirante.....

mardi 14 septembre 2010

C'est l'automne sur la côte ouest

Damien sur l'île de Vancouver

La pluie, y en  a marre, il pleut tellement que même l'air est mouillé!!! impossible de garder quelque chose de sec dans cet atmosphère, ce n'est pas la rainforest pour rien... comme si ça ne suffisait pas le vent est majoritairement de face et les courants vont dans tous les sens sauf le mien!!! J'en ai ras la paguaie... et même si les falaises sont assurément un atout dans le paysage, pour camper c'est pas la joie. Jusqu'aux animaux qui s'y mettent, un soir je me pose juste au dessus de la trace de marée en me disant que ça va être juste,mon kayak est a trois mètres de la tente. Une heure après, dans un demi- sommeil, je suis réveillé par le bruit du kayak qui bouge ... merde j'ai du mal calculé, je sors la tête de la tente et me trouve face à un énorme derrière brun. L'information met quelques secondes à arriver à mon cerveau .... un ours !!! je rentre , prends mon bear spray et ressors, dans une pathétique tentative d'intimidation, je lui lance un "hey toi là" auquel il répond en se retournant dressé sur ses pattes arrières par un grondement de colère. À court d'argument pour le convaincre d'aller faire un tour ailleurs je mets fin à la discution d'un coup de spray qui fait s'enfuir l'ours dans un sens... et moi dans l'autre ayant omis de me mettre dans le sens du vent comme le préconise l'étiquette....
Les jours suivants, la traversée en open sea sur un océan mouvementé est épuisante, c'est fatigué physiquement et nerveusement que je débarque à Port Hardy mais je suis vraiment heureux d'arriver enfin sur l'ile de Vancouver, de pouvoir manger un bon burger dans un restaurant "old style" avec de vieux posters des années 50 aux murs et le bon vieux rock'n roll qui va avec en léger fond sonore.... j'adore l'Amérique!!! J'ai même droit à un vrai camping avec de l'herbe et des douches chaudes à volonté... ça faisait longtemp, le dernier était à Seward en Alaska.
Ce qu'il me faudrait maintenant c'est deux semaines d'été indien et de grandes plages de sable fin ....

lundi 13 septembre 2010

Amelie et Yan nouvelles fraîches


Arrivée à Juneau, après 2 jours a ausculter les rivières de Taku qui déchargeaient les carcasses de saumons, (savez-vous que les ours mange la tête, la peau et laisse les filets que nous aimons tant!) et les ours de toute sortes, couleurs et catégories qui rôdaient sur la côte, 2 nuits sur Douglass Island à regarder les bateaux de croisière illuminés comme des sapins de Noël dans la nuit et la brume, la visite de daims et le souvenir du grizzlis qui est venu nous réveiller a trois heures du matin près de Taku en sniffant notre tente, nous avons espéré la guérison. Beaucoup de choses ont changé mais certaine sont aussi restés fixes.. Le retour en arrière nous a enlevé le reste de motivation qui nous tenait mais les symptômes de la maladie ne se sont pourtant pas dissipés. Nous pouvons même dire qu’ils se sont propagés, développés, augmentés! Alors que Yan récupérait des deux semaines précédentes, de mon côté je commençais à vivre les mêmes symptômes. Déroutant. Nous avons pourtant fait le plein de pizza, de crème glacée, de sauna et sommes resté très prêt du Mendenhalll glacier, majestée surplombant un lac ou la glace millénaire flotte, transparente et turquoise, mais rien n’y a fait nous étions malade tous les deux. (!!)

C’est dans ces journées de malaise que la décision de quitter l’Alaska s’est prise.  Même si tout à coup, prêt de la ville, les dangers s’étaient évaporés, nous ressentions toujours la fragilité de s’exposer aux milles éléments de la mer, de la terre et des intempéries, dans les conditions incertaine et disons-le précaire où nos corps se trouvaient. Plusieurs questions, plusieurs réflexions ont été soumises à l’ensemble du projet, mais quitter ou non, devenais notre seule et véritable sujet de discussion: le dénominateur commun. Mais qu’est-ce qui fait changer la direction d’un projet? Des millions de raisons, mais dans notre cas c’est vraiment en évaluant les éléments de risques que comportent une aventure telle que celle où nous étions engagés tout en considérant l’affaiblissement considérable de nos organisme donc de notre plus faible potentiel actif, réactif, combatif qui a eu finalement raison de nous. Quitter l’Alaska, ne plus résister.

Le voyageur sait qu’un jour le voyage devient une entité en soi mû par ses propres volontés et que le voyageur fini par être plus ou moins entraîné par cette force vivante, pas nécessairement là où il veut mais plutôt là ou le voyage veut. Le voyageur qui y résiste trouve sur son chemin plus d’embûches que s’il écoutait la voix du voyage.  C’est une règle d’or du voyageur et l’ayant expérimenté souvent dans nos vie de voyageur respectives nous nous sommes finalement inclinés devant la modulation de l’Alaska.
Nous avons pris le ferry pour Bellingham, près de Seattle, avons fait le deuil du nord du haut du solarium chauffé de notre bateau; trois arrêts , un a Sitka, un a Wrangel, un a Ketchikan…Wrangel seule m’a frappée pour son charme et sa simplicité. Arrivée à Bellingham, après un portage très long pour sortir du ferry avec tous nos sacs, nous avons pris la décision de pagayer jusqu’à Nanaimo sur l’île de Vancouver. Pour la forme, pour le plaisir, parce que nous aimons le kayak et qu’une fois qu’on rencontre la navigation on en devient accroc!!! 

Nous avions devant nous un peu plus de 200 kilomètres à franchir. 200 kilomètres dans un décor tellement différent, sec, jaune, à échelle humaine et un tas de nouvelles espèces d’arbres. Tout  respirait les vacances;  l’eau, la terre, les couleurs, l’ambiance, bref même sans une seule journée de congée, ces 10 jours furent du plaisir en barre! Toute incursion dans le monde de la navigation impose sa part d’aventures, de coeur qui bat la chamade, de risque et de danger, c’est pourquoi, je pense que la solidarité entre marins est aussi exceptionnelle qu’unique. Dans cette section-ci c’est l’achalandages des bateaux, les traverses des baies, des canaux dans le dense trafic maritime lourd et rapide et les phoques en pleine période de combat de territoire qui ont rajouté des anecdotes à notre lots d’histoires incroyables à raconter! Une toute autre expérience où nous avons savouré amplement nos derniers jours de kayak et avons rêver aux aventures futures à dos de coque en fibre de verre et de pagaies.

Nous sommes sorti de l’eau à Gabriella island avec l’aide de Jim avec dans le corps et dans la tête plus de 1000 kilomètres d’eau; passant des vagues pyramidale, de houle de 25 pieds, de mer d’huile, de vent dans la face et de trop peu de vent dans le dos, de pluie du nord, de soleil du sud, de courants, d'orques, de baleines à bosses, de loutres de mer, d'aigle et de corbeaux virevoltants, de nuages, de montagnes, d'ours, de saumon, d'algues, de portage et de marée, bref de navigation à bout de bras. 

Nous sommes en direction de l’est, retour au bercail. Je souhaite que nos aventures vous ont fait rêver. À ce jour nous tentons de trouver la source du malaise qui n’est toujours pas disparu, l’option beaver fever a été éliminer car les antibiotique n’ont pas fait effet, nous nous penchons sur d’autres options et espérons être frais et dispo très bientôt. Merci d’avoir été là…et bonne chance à Damien pour les derniers miles!

lundi 30 août 2010

Départ de Prince Rupert

Damien a reçu les deux colis de nourriture déshydratée le 23 août à Prince Rupert et repartait rapidement pour compléter son périple. Il a choisi la voie maritime sur le Queen Charlotte Sound a dépassé Klemtu, petit village aux maisons décorées de dessins rouge, blanc et noir. Il campe en face de l'Île Swindle.

jeudi 19 août 2010

Petites nouvelles de Damien

Après Ketchikan, plusieurs jours de beau temps me poussent vers la frontière. Les traversées de baies et de détroits sont longues et monotones, à part la fois où, en milieu de traversée, je m'aperçois que l'eau filtrée le matin est saumâtre....grande soif, gros mal de tête, la fin de la journée se passe, à l'ombre, à boire l'eau d'un marécage, qui même une fois filtrée, conserve une teinte à mi-chemin entre le thé et le café. Le 15 à midi, je mange sur la frontière entre les USA et le Canada et une demi-heure après, les gardes-côtes viennent me voir, me demandent d'où je viens, où je vais, puis me souhaitent bon voyage. Ce soir-là, je décide de me poser sur Dundas Island et en voulant débarquer je me prends les pieds dans ma jupette et m'étale de tout mon long dans un mètre d'eau, il n'y a plus que la casquette qui dépasse... bienvenue au Canada !!! Le lendemain, la traversée pour la baie de Prince Rupert promet d'être rude. Il me faut viser une entrée de 200 mètres de large à 15 km de l'autre coté, dans le brouillard, avec un bon vent de coté et de belles vagues... autant dire que l'issue de la traversée ne me laisse aucun doute : je vais sûrement me retrouver à 10 km de là où je veux aller... C'est donc très surpris, que deux heures et demi après le début de la traversée, je débouche juste en face du passage. Il ne me reste plus qu'à tranquillement rejoindre Prince Rupert où les douaniers très sympatiques me font quant même remarquer qu'ils seraient en droit de me confisquer le kayak et tout le matériel pour ne pas m'être signalé de mon entrée au Canada: les gardes-côtes ne communiquent pas avec les douanes... 
Me voilà donc en ville pour une semaine puisque, comme à mon habitude, je n'ai pas fait ma demande de ravitaillement à temps...ce sera donc repos et petites réparations.


15 août

15 août

16 août

17 août

18 août

jeudi 12 août 2010

Yan&Amélie: Juneau-Admiralty Island-Juneau

Le 14 juillet dernier, nous avons quitté Cordova pour Juneau en ferry, non sans avoir essayé de convaincre Damien de nous suivre. Voulant vraiment traverser cette section d'océan en kayak seul, nous lui avons laissé la pagaie de secours et un tas de petites babioles bien utiles pour sa survie ainsi que la balise spot qui suit, depuis cette date, uniquement ses déplacements.
Nous sommes arrivés à Juneau après deux jours de bateaux qui nous ont permis de nous reposer mais aussi de rêver à la suite du projet: l'Inside Passage, cette étendue d'eau protégée, pleine de montagnes enneigées!
Mettre le kayak sur l'eau à Juneau fut toute une aventure car nous sommes à pied et nous avons dorénavant 15 sacs plus le gros kayak double à transporter à mains nues..les campings ne sont pas non plus accessibles par la mer. Nous avons donc squatter les décombres de la mines d'or de Douglas Island le temps de faire toutes nos commissions à Juneau et de partir en paix pour la prochaine section: direction Petersburg.
Evidement, il est à noter qu'il n'a pas plu une minute le temps quand nous étions sur le ferry et le temps que je magasinais à Juneau, mais à la minute que nous avons mis le kayak sur l'eau, vent et pluie ce sont mis de la partie!! Donc le 19 et le 20 nous avons suivi Admiralty Island. Le 21 nous avons dû nous y arrêter de force parce que le vent du sud nous bloquait une traversée possible du Stephen Passage. Le 22 la tempête s'est levée et Yan s'est fait deux entorses lombaires dans la même journée...Pour ceux à qui ce genre de douleurs n'est jamais arrivée: une entorse lombaire empêche littéralement de bouger jusqu'à la guérison. Impossible de se pencher, de lever des poids, de se tourner....c'est l'enfer en camping et c'est impossible de faire du kayak!! Donc nous sommes restés au même endroit à attendre la guérison du dos de Yan, sur Admiralty Island.
Admiralty Island est un monument national, remplie d'une nature dense et féconde, intense et sauvage. La forêt est belle mais on n'a pas envie de s'y promener car on sent qu'elle ne nous appartient pas. Ça donne la frousse un peu, surtout quand on voit le format des crottes d'ours partout dans les millions de sentiers tracés par les animaux!! Les chûtes abondent et l'eau potable aussi, la plage est ouverte et donne une vue imprenable sur le Taku Canal qui nous laisse voir montagnes et glaciers de plus de 3000 mètres au loin. La vue est magnifique. Il fait aussi très beau tout à coup. Gros soleil, mer d'huile: les conditions idéales pour se retrouver sur l'eau...on s'est contenté de la regarder... Le 25, à la pleine lune, la pêche au saumon a rassemblé une quarantaine de bateaux de pêcheurs toute la nuit, illuminant le passage de millions de petites lumières jaunes, dans cette nuit bleu. C'était magnifique! C'est aussi ce soir-là que nous avons eu notre premier voisin: une baleine à bosse que nous avons surnommé Grognon. Elle est restée avec nous durant 7 jours, ou plutôt, sept nuits car elle disparaissait le jour et elle revenait la nuit. Nous ne l'avons jamais vu mais nous l'avons vraiment beaucoup entendue. Ses ronflement, ses grognements, ses bruits de bulles et surtout ses chants. Le chant des baleines à bosse est réputé mais aussi incroyablement vibrant. C'est durant ces 7 jours qu'on a vu le plus grand nombre de baleines à bosse de nos vies...facilement une centaine de baleines sont passées, sautées de tout leur corps hors de l'eau, tapées de la queue et des nageoires, fait chanter Grognon qui a discuté avec chacune d'elles. Le saut des baleines est fabuleux, c'est un spectacle grandiose, émouvant, le son fait trembler le terre comme la marche d'un géant. C'est fort. Une deuxième baleine s'est aussi jointe à Grognon et dans les 3 derniers jours à ce campement, nous avions une vraie compagnie. Les grognements nous ont fait sursauter jusqu'à la fin et on sortait avec nos poivres de cayenne, pensant que c'était des ours à chaque fois..très drôle!!! Le campement a aussi été pris d'assaut par des cerfs...Une mère et ses deux bambies mais aussi et surtout deux adolescents qui broutaient tranquilles à quelques mètres de nous tous les matin!! Les aigles et les corbeaux comme d'habitude étaient bien présents et les orques disparus depuis que les baleines à bosse sont apparus...
je continue....bientôt


suite...
Nous avons donc attendu dans une sorte de calme mais aussi pour ma part d'une envie folle de pagayer à nouveau , de me retrouver sur l'eau et d'être enfin libre de l'emprise d'Admiralty Island!! Le poêle portatif MSR a commencé à faire des siennes, à ne plus fonctionner ou seulement quand il le voulait bien..ce qui a rajouté une certaine tension à notre isolement, et même si on a assez de bouffe pour attendre encore 20 jours en solitaire, si nous n'avons plus de poêle toute cette nourriture ne sert à rien!!! On nettoie le poêle, on se croise les doigts...on pense à aller à Taku trouver un tournevis...Yan m'a appris à pêcher et j'ai attrapé un saumon, un humpy comme on appelle ici, très satisfaite de ma prise mais pas encore à l'aise avec la suite, c'est Yan qui s'est occupé de faire les filets, très bon mon premier saumon!! Le lendemain, ce qui devait arriver est arrivé, un grizzli est venu nous visiter. Nous revenions, d'une marche tranquille et nous avons vu cet énorme bête se diriger vers notre campement. Quand je dis énorme je parle de gros comme un Van Volkswagen, gigantesque...la démarche assurée, visiblement en train de se rendre à nos sacs...sa vue fut pour nous une surprise mais pour lui aussi, on s'est lancé sur nos bonbonnes de poivre de cayenne et lui il s'est lancé dans la forêt. Le coeur battant la chamade, il nous était  impossible de rester sur l'île avec un voisin aussi redoutable.. quoique magnifique!!! Nous avons paqueté et sommes parties vers 15h. La pluie s'est abattue sur nous à mi-chemin mais enfin nous étions sur l'eau!!! Nous avons dépassé Taku, le courant dans le dos. La vie est belle et nous nous sommes arrêtés dans une petite baie magnifique pour la nuit. Un gros feu et dodo. Le lendemain, Yan ne se sentait pas encore mieux donc nous sommes restés dans notre baie. Durant la nuit cependant, un autre ours est venu sniffer la tente, et ensuite s'est dirigé vers le kayak et les sacs...on se lève en vitesse, il est 3h am on fait un feu.
Le poêle fonctionne de moins en moins, on part donc le jour même vers Taku, retour sur nos pas. On trouve là un port sans village, qu'un deck et des bateaux accostés. Taku est une ancienne cannery (conserverie) des années 30 qui est abandonnée... Nous rencontrons Jay et Jo-Lee du Wisconsin, qui nous aident à débarquer et fournissent le tournevis pour réparer le poêle MSR. D'autres  personnes nous aident en nous fournissant le riz et les pâtes que nous n'avons plus pour nous permettre de poursuivre la route vers Petersburg..On reçoit mille conseils et apprenons qu'effectivement les grizzlis ne sont plus dans les terres mais reviennent près de l'océan, suivant les carcasses des saumons!!! La période des ours viens donc de commencer. Le vent soufflera sud ouest pour quelques jours...on prend un café dans le bateau de Jay et Jo-Lee, et c'est tellement agréable cette fraternité sur l'eau!!! On reste à Taku 2 jours, le temps de prendre une décision pour la suite du voyage. Le plan change à chaque minute, nous devons prendre en considération tant de choses et c'est dans l'optique de donner encore du temps au corps de Yan de guérir que nous retournons à Juneau d'où j'écris aujourd'hui, quelques 150 et des poussières kilomètres dans les dernières semaines, mais du temps malgré tout savouré et unique...à bientôt pour la suite,....P.S. les photos viendront bientôt...Amélie

Damien: Juneau- Ketchikan











ok. J'ai un peu de temps devant moi donc je vais résumer depuis la séparation.
Après un moment d'hésitation dû aux mauvais commentaires concernant la zone, ma décision est prise et l'envie d'aligner les km en direction de Juneau me démange la pagaie, envie vite réfrénée par la "beaver fever" qui me met rapidement k.o. La dure décision de couper une portion du trajet en ferry arrive les jours suivants en même temps qu'une question: que faire pendant les 15 jours qui précèdent le prochain départ de ferry ?
Après avoir un moment espéré trouver la force de rejoindre Whittier en kayak, Tony, un vieux pêcheur de saumon m'apporte la solution en m'embauchant comme "crew member" sur son petit bateau. C'est donc deux semaines passées de sessions de pêche en réparation de bateau entrecoupés de repas au "Baja Taco Bus" où Tony essaye de me caser auprès des serveuses. Certains après-midi étaient consacrés à mon apprentissage de golf dans un bras asséché de la rivière, ce petit boulot m'a permis de payer le médecin ainsi que le ferry sans entamer mes réserves, merci Tony...
S'ensuit deux jours de ferry où la gentillesse de marins, cyclistes, motards, me permet d'embarquer et de débarquer mon kayak et mes 8 sacs sans trop de problèmes. Arrivé à Juneau, je me sens prêt à faire des miracles malgré quelques restes de maladie. Mais deux jours après,force est de constater qu'il y a encore beaucoup de faiblesse après ces semaines de repos...un matin après avoir dormi 12 h je me sens tellement faible qu'il faut me recoucher pour 6 h de plus!!! ce jour-là, l'envie d'abandonner est très forte mais les trois jours suivants ensoleillés, sans un souffle de vent, avec de magnifiques couchers de soleil et des baleines qui sautent toute la journée me remettent de bonne humeur.
En arrivant vers Petersburg, les rencontres avec les bateaux se font plus fréquentes, je me retrouve régulièrement avec des canettes de soda, plaquettes de chocolat et autres sucreries pour améliorer mon quotidien. Un jour qu'un bateau de pêche me dépasse, un jeune pêcheur me fait de grands signes avant de jeter quelque chose dans l'eau, croyant que c'est une "seal bomb" destinée à me faire peur, j'attends quelques secondes pour m'approcher et m'aperçoit que c'est une canette de bière... je suis trop méfiant. Pour ne pas la gaspiller, je la bois le soir même, à jeun, fatigué, 33 cl et je suis à moitié bourré... c'est du propre...Le lendemain, un autre gos bateau de pêche se déroute pour venir à ma hauteur et c'est avec surprise que je vois apparaître le visage d'une jeune femme blonde avec de grands yeux bleux qui, en plus d'un beau sourire, m'offre des cookies faits maison... j'en oublierais presque la pluie et le vent qui sont de nouveau de la partie. Toute la matinée, le courant était dans le sens du vent, la mer calme. Au changement de marée,  l'eau se met brusquement à frissonner, parcouru par des tremblements, en quelques minutes les vagues enflent d'abord en ordre régulier puis soudain, à l'approche d'un cap, de grosses vagues pyramidales surgissent de tous côtés. Enflés par le vent et les courants, elles se précipitent  sur le kayak , passent par dessus et viennent frapper les sacs. On se croirait dans une grosse bassine secouée par quelqu'un. Le vent m'envoie les embruns dans le visage et le kayak se cabre comme un cheval de rodéo. Après une heure de cet épuisant exercice, une baie abritée me tend les bras...
Le lendemain matin, plus un souffle de vent mais un brouillard à couper au couteau, la visibilité est de 50 mètres au plus. Aidé de ma petite boussole, je progresse à tâton, l'eau est parfaitement lisse et de la même couleur que le brouillard. Dans la matinée je sors de la nappe et je ne sais plus du tout où je suis... après quelques minutes à regarder ma carte et les îles qui m'entourent, le doute n'est plus permis je suis toujours en Alaska!!!






Me voilà à Ketchikan après 13 jours de mer, ville bruyante et pas de camping, je ne vais pas m'éterniser....à suivre....j'ai pris quelques photos pour vous mettre en contexte.













   

mercredi 4 août 2010

Photos de Admiralty Island


Photos trouvés sur Internet en lançant la recherche Admiralty Island















mardi 3 août 2010

Juneau

Je prends le relais, faute de communications des 3 aventuriers.Justine.


Les derniers jours entre Seaward et Cordova ont été éprouvants à tel point que des décisions majeures ont été prises par Yan, Amélie et Damien. Je n'ai pas eu de détails ni d'un côté ni de l'autre. Il semblerait que les marins et pêcheurs du coin ont découragé les trois kayakistes de suivre la côte jusqu'à Juneau faute de plage pour accoster et planter la tente.
 Tout ce que je sais  c'est que Yan et Amélie ont pris le ferry qui relie Cordova à Juneau dès le lendemain 14 juillet et que Damien est resté à Cordova en espérant trouver un plan pour continuer.
Amélie  a écrit un mot pour nous confirmer son arrivée à Juneau le 19 juillet et leur départ le lendemain pour une destination qui n'a pas été précisée. La balise nous permet de suivre Damien, seul maintenant pour se rendre à Prince Rupert. Voici le courriel de Damien daté du 16 juillet:



Depuis le 13 juillet nous formons donc deux groupes, Yan et Amélie ont pris le ferry en direction de Juneau et moi je suis resté à Cordova pour continuer l'itinéraire prévu. mais depuis le 13 je suis aussi malade, sûrement de l'eau non potable... d'où l'immobilité de la balise.
 En parlant à différents marins j'ai réalisé que la peur que m'inspirait la côte entre Cordova et le Cap Spencer était justifiée: une mer dure avec très peu de place pour camper donc des journées longues et fatigantes. N'étant pas encore remis en forme (le système de santé américain n'est pas à la portée de ma bourse) et l`échéance de mon visa US se rapprochant, j'avais une décision à prendre, embarquer dans la section difficile en espérant que ma force ainsi que mon gros appétit reviennent... ou prendre le ferry pour une zone plus calme..... Juneau, et progresser en fonction de mes forces. Le prochain ferry pour Juneau étant le 28 juillet j'ai pris la décision de faire un compromis en essayant de rejoindre tranquillement Wittier, le port d'embarquement situé de l'autre coté de Prince William Sound en kayak puis d'embarquer sur le ferry pour Juneau... une décision qui me déçoit beaucoup. C'est une grosse désillusion que de savoir qu'un si petit problème ajouté l'appréhension que m'inspire une zone difficile suffisent à me faire renoncer.... 
Pendant les quelques jours passés à Cordova, les américains ont comme toujours été très accueillants, notamment Tony, un vieux pêcheur de saumons qui a passé plusieurs jours à m'aider à réparer le kayak et à m'expliquer comment interpréter la météo marine, les différentes faces que peut montrer la mer pour pouvoir éviter les pièges, très enrichissant...
Et puis le message suivant tout récent:
Désolé pour le manque de nouvelles, les derniers temps ont été rudes, je pars en ferry pour Juneau demain et j'espère rejoindre Prince Rupert en 2 ou trois semaines, je ne sais pas où sont Yan et Amélie et comment ils organisent leur ravitaillement, j'essaierai d'aller sur internet dans les semaines à venir, ma session se termine... à bientôt.Damien
Donc Damien a suivi son plan et a traversé Prince William Sound pour rejoindre Wittier et il est arrivé à  Juneau le 30 juillet. Il a déjà entrepris sa progression en direction de Prince Rupert dans des zones protégées sûrement plus agréables pour le kayak. Je tenterai de joindre des photos à la prochaine mise à jour en espérant que ce soit celles de Damien, d'Amélie et de Yan. Si quelqu'un a des nouvelles pour compléter le blogue, n'hésitez pas à communiquer avec moi par le biais de vos commentaires.

mardi 20 juillet 2010

For Shelley, Ray and Quinn

They have arrived finally in Cordova after strong winds and bad weather. They've crossed Hinchinbrook Entrance, rowing through heavy fog for 4 hours and were lucky to arrive in one piece on Hunchinbrook Island. They heard a lot of fog-horns all around them on the very busy seaway to William Sound. Very scary! and Amélie said "never again on the sea when there is fog that thick". Since their arrival in Cordova the sun is back and they are in good spirits. We should have news again when they reach Juneau. They have to decide if they'll take the ferry to Juneau or not. Many fishermen in Cordova have drawn a dramatic picture of the coast along the seaway to Juneau. We will see what was their decision in their next e-mail or maybe with SPOT.Bye for now. Justine

photos sans titre





Seward-Cordova: le vent


Nous sommes à Cordova après un 12 jours d'intempéries, de vents, de tempêtes et de pluie!!
Depuis le départ de Seward, le vent souffle nord-est, de face constamment.
 De Seward, Damien et moi sommes allés chercher  Yan sur Hive Island et nous nous sommes dirigés avec un grand espoir de vitesse dans les Blying Sound....À peine sortis de Hive Island, que les vagues pyramidales nous ont pris d'assaut  pour quelques 6 ou 7 heures, nous faisant avancer à une vitesse de tortue mais avec des efforts titanesques. Le kayak double est dur à porter parfois, surtout dans la vague car a chaque fois qu'il  "splashe" de tout son poids, il perd toute sa vitesse!!
Quelques baleines à l'horizon, à bosses surtout, c'est ce qu'on rencontre le plus fréquemment!!
Passé le Resurrection Cape, qui fut de tout stress parce qu'il est le passage des bateaux de pêcheurs, de touristes, la maison des lions de mer, la falaise où niche  toutes les mouettes de l'Alaska... une falaise redoutable remplie de cavernes et à quelques 5 kilomètres d'une île. Nous devions rester près de la falaise, dans le ressac, affronter la vague pyramidale= double ressac...en plus des bateaux à toute vitesse et  le vent de face...ayoye commme dirait l'autre! Enfin, malgré le trop peu de distance franchie tout s'est bien passé. Nous avons "atterri" dans une "cove" sans nom que j'appellerai Langue de Chat; là nous avons fait la découverte d'une grotte, d'un camp de pêche avec des traces de griffes d'ours partout sur les portes et les poteaux et aussi une partie du plancher devant la porte plein de clous pour blesser les éventuels prédateurs au doux pelage brun!... L'ambiance était un peu glauque mais nous avons fait un grand feu et mangé nos steaks avec joie.  Le vent ne cessa pas de souffler pour les quelques 3 jours suivants, nous faisant faire des sauts de puce jusqu'au Prince William Sound..En kayak, le vent est un ennemi redoutable ou un ami de fortune: dans notre cas, il fut plutôt un ennemi  et qui ramenait à chaque fois nos efforts à néant...avancer à 2 kilomètres/heure c'est tough pour le moral!!  Bref, nous avons au bout du quatrième jour, délaissé la houle du Pacifique..impressionnante il faut le dire, pour entrer sous la protection de Squirrel Baie, Erringhton Entrance etc..enfin le Prince William Sound!!
Nous avions mis beaucoup d'espoir dans cette section protégée et  intérieure. Mais ce ne fut pas long que nous avons été ramenés à la réalité par la plus grande force sur terre: l'eau! Après avoir campé près de  Port Ashton, bien mangé, nous nous sommes couchés sous un ciel chargé de pluie...mais  la pluie est notre lot, la routine quoi: être constamment mouillés, humides... nous n'avons pas été trop affolés par ce ciel bien noir!! ( Le soleil s'est montré pour la dernière fois le 21 ou 22 juin dernier), ,,, Cependant, durant la nuit a éclaté une tempête, notre plan de se lever tôt et de partir tôt a échoué, car à 8:30am les vagues étaient des monstres dans la baie. N'imaginons même pas sur l'océan!! Nous sommes partis finalement vers 2hpm, après avoir vu les bateaux de pêche sortir à la file indienne pour aller travailler vers midi...Donc un sprint jusqu'à Green Island qui nous accueillera le soir très tard, le soleil se couchant au loin derrière l'épais ciel nuageux et un trou dans les nuages.. espoir de beau temps?! ahahah.
 Tout est gris depuis Seward, la mer est comme du mercure et les montagnes enneigées sont invisibles, on se croirait sur la Côte Nord ...Durant la nuit, une nouvelle tempête, mais celle-ci durera trois jours: de grosses vagues, , le vent effrayant qui couche nos tentes à l'horizontal, il pleut comme les Chûtes Niagara, c'est pas un temps pour pagayer!! Je me réfugie dans la tente et ne bouge pas de là. L'eau de ruisseau est à 4 kilomètres à pied et nous devons tout filtrer. Les loutres tranquilles sont les seules à nous tenir compagnie pas impressionnées par le mauvais temps! 
 On repart le troisième jour malgré le vent, qui a baissé tout de même un peu, mais quand même, quel temps horrible!!! On se rend sur Montague Island, là où les méduses remplissent l'eau, et les phoques aussi!! Beau spot, premier soleil à travers un trou de nuage, ce qui réchauffe le coeur, on s'empresse de mettre tous nos vêtements dehors, ça sent le petit poussin par ici, on est toujours dans l'eau pis il pleut toujours, rien ne sèche jamais, je vous laisse imaginer les odeurs!! hummmm!
Nous repartons le lendemain heureux et ravis, il n'a pas plus cette nuit-là, le matin est humide mais pas des trombes d'eau sur nos têtes mais surtout, et soyons heureux, première journée sans vent depuis Seward, pour franchir le Hinchinbrook Entrance, la plus grosse baie à traverser depuis le début, 30 kilomètres dans le no where!
A peine on contourne le cap qu'on entre dans une brume épaisse...on décide de faire la traversée malgré le brouillard.. parce que les nuages se dégagent sur les montagnes de Montague et nous voyons là une éclaircie de bonne augure. Mais non! on est en Alaska et l'éclaircie n'existe pas ahah! Nous naviguons donc 4 heures dans le brouillard cap vers l'est...super stressant, on entend des cornes de brumes de gros bateaux, les petits ne s'annoncent pas mais on les entend et la visibilité est pitoyable..on voit un bateau passer à 10 mètres comme un navire fantôme. Voici les mots de Yan pour décrire cette terrible expérience.
"Après quelques temps seulement le brouillard s'installe, l'air et la visibilité deviennent opaques, 8 mètres, 12 mètres devant nous, nous ne le savons pas... Le Hinchinbrook Passage est une voie maritime très fréquentée, l'Exxon Valdez a transité par ce détroit avant de s'éventrer  en 1989 plus loin près de Bligh Reef et de Valdez et a rendu ce secteur tristement célèbre. Des bateaux fusent de toutes parts. Des cornes de brume résonnent partout; personne ne nous voit dans cette opacité... petits kayaks à la dérive...La peur au ventre, cap à l'est, on pagaie comme des fous pour sortir de ce maudit passage. Une grande vedette passe à toute vitesse à quelques mètres sans même nous repérer, ça sent la mort...On pagaie bien mais même à pleine vapeur on en a encore pour des heures avant d'atteindre l'autre rive. Au bout  d'environ une ou deux heures de ce régime, une corne de brume résonne tout près de nous. Cet énorme bruit de moteur est tout près. Pétrolier? Bateau de croisière? On ne peut même pas imaginer ce qui va se passer dans quelques instants.. C'est la fin, tellement stupide de mourir comme ça. Sans trop de conviction en désespoir de cause je demande à Damien de sortir les fusées de détresse pour que le bateau puisse nous localiser. Trop tard, le bruit de moteur est beaucoup trop près. On attend, le temps semble s'être soudainement arrêté, figé. Le bruit se déplace vers la gauche, il passe...on repart avec toute l'énergie que nos bras peuvent fournir, jusqu'à ce que l'éclaircie nous sorte cette traversée aveugle.."

Après 4 heures de pagayage, une éclaircie dévoile Hinchinbrook Island... mais on a dévié de 15 kilomètres vers le sud...nous dirigeant tranquillement vers l'océan...d'où la houle et les courants que nous avons franchis dans le brouillard...oups...En remontant vers notre objectif, on voit nos premiers orques...cabriolant derrière le kayak, très affairés à manger. Très bel animal! mais un peu épeurant quand même...de ce côté-ci, l'eau est émeraude, les baleines apparaissent à 3 ou 4 mètres de nous , les phoques aussi, les bestioles n'ont pas peur...l'éclaircie donne une magnificence au paysage, c'est très beau et probablement encore plus parce que ce fut assez dangereux comme traversée...plus jamais la brume, plus jamais..nous dormons là où le saumon Pink remonte la rivière, joyeux festin le lendemain soir... saut de puce sur Hinchinbrook, puis sur Hawkins, où nous dormons dans une forêt de cèdres extraordinaire. Quel endroit fabuleux..et en plus il fait vraiment soleil tout à coup, le ciel s'est dégagé, le moral des troupes revient, et il ne reste plus qu'une journée pour atteindre Cordova.  Nous atteindrons Cordova, heureux, rencontrons Tony, un tchèque américain qui nous prodigue de bons conseils, nous donne du saumon sockeye qu'il a pêché dans la fameuse Copper River. Dois-je préciser à quel point le saumon Sockeye est délicieux!! un vrai fruit des mers, c'est un poisson extraordinaire! Cordova est aussi le plus intéressant village que nous ayons traversé jusqu'à présent; seulement accessible par la mer, ici on sent bien le poul incontestable de l'Alaska, sa franchise, son grand coeur et le mélange entre amérindiens, russes et américains, ce village de pêcheurs à flanc de montagnes enneigées est magnifique et les gens y vivant sont généreux, comme l'Alaska en général....Je vous redonne des nouvelles bientôt quand nous serons beaucoup plus au sud! Amélie.

lundi 5 juillet 2010

Special message for Shelley, Ray and Quinn

For Shelley, Ray and Quinn,
You have been angels on their trail, and we are very thankful for your generosity in sharing your time, your food, your space and your thoughts with them. You will find a few comments in English, now that we know that you are following their adventure. Sorry my English is not very good though.
Amélie's Mom and Dad.

jeudi 1 juillet 2010

Seward,des nouvelles fraîches!


Fini les élucubrations de Justine, voici le plus récent message d'Amélie. Les vraies choses!
"Depuis Homer, nous avons parcouru les quelques 250 kilomètres jusqu'à Seward d'où j'écris aujourd'hui. La première semaine de l'expédition fut sur le rythme de l'adaptation. Nous avons préféré faire de petites distances au début et de prendre le temps qu'il faut pour préparer nos muscles à affronter le fameux Gore Point, et toute la section ouverte à l'océan jusqu'à Seward.Cette vitesse n'a pas fait consensus et quelques frictions en ont résulté, mais la progression est à l'honneur et jusqu'ici on a eu plusieurs preuves du bien-fondé de cette décision!
À Homer, nous avons rencontré Eric Sloath qui nous a aidé à refaire l'étanchéité des caissons du kayak simple. Pendant deux jours, assisté de Yan, j'ai appris les grandes lignes de la technique de la fibre de verre et ceci avec succès!


Nous sommes donc partis 2 jours plus tard que prévu soit le 10 juin. Cette rencontre fut extraordinaire: une porte d'entrée privilégiée dans le monde des pêcheurs! 
Du côté d'Homer, nous avions les Aléoutiennes et leurs volcans devant les yeux tous les jours, des marées entre 13 et 20 pieds, donc des portages sportifs à faire, 2 heures de préparation matin et soir pour se rendre à l'eau et pour en sortir!! Les marées ici sont démentes. Le fracas des vagues sur les galets durant les marées montantes de nuit me réveille encore. L'océan est fort ici, c'est impressionnant. Nous avons affronté des vaguelettes, la houle(tte), puis la vraie houle; celle de 20 pieds de haut!! 
Nous y avons vu et rencontrer, des baleines, des lions de mer, des loutres de mer se faisant bronzer le ventre dans les vagues, des phoques, des ours noirs, des coyotes, des aigles, des macareux et bien d'autres bestioles, nous avons aussi perdu notre panneau solaires dans les vagues de l'embouchure d'une rivière, l'avons cherché, sommes rembarqués dans les kayaks pour finalement faire demi-tour parce que le vent était trop violent et avons finalement retrouvé le panneau à marée basse! Heureux moment...

Yan et Damien ont tenté de pêcher dans les rivières de glaciers sans succès. Nous avons été sous des pluies diluviennes,et avons réussi à faire des feux quand même...le plus long à partir a pris 1h15 minutes, top chrono!! Nous n'avons rencontré aucun village inscrit sur la carte,  puis quelques pêcheurs,.. Nous avons traversé des baies pendant des heures et des heures, trouvé des plages parfaites de jour en jour, croisé des îles immenses, vue des montagnes enneigées se jetter dans l'océan...puis nous avons franchi Gore Point.
Gore Point est, selon le dicton des marins, une pointe qu'on franchit à 6 pieds ou à 6 milles. Je vous explique: la houle de 20 pieds nous fait voir au loin, puis nous coupe la vue complètement!!! cette journée-là fut la plus ensoleillée depuis le début donc, nous avons avancé le plus possible, pendant 8 heures, faisant de cette journée la plus longue sur l'eau depuis le départ...quelque chose qui deviendra le quotidien par la suite..!!
Nous avons rencontré, au deuxième campement après Gore Point, la Famille Bailey's, qui nous a donné accès à leur filet de pêche aux saumons, et nous avons goûté notre premier saumon sockeye du voyage. Ils nous ont aussi offert un bon repas, de bonnes discussions et un bain chaud dans le hot tub de leur chalet. Un endroit paradisiaque, je dois le dire, des gens extraordinaires qui nous ont fait sentir en famille!!! Donc merci à Ray, Shelley, Quinn, Alexa, Ruby, pour ces bons moments.
Nous les avons quittés dans une déferlante qui m'a fendu la lèvre supérieure et volé mes lunettes de  soleil, pour entreprendre la traversée de Nuka Bay vers Seward; cette section est de loin la plus belle que nous ayons croisée jusqu'à présent, mais la plus hostile aussi. Nous avons pagayé 12 heures le premier jour dans un décor pour les géants, même les rochers y sont gros comme des montagnes, les distances sont impossibles à  juger: les plages si belles, vue de  loin, ont finalement des "grains de sable" gros comme 4 ballons de basketball..Il nous a donc été impossible de nous arrêter avant 11h30 pm. Nous avons franchi une baie, un détroit, et trois "coves"(petites baies): la "cove" de la baleine, du boeuf et nous avons dormi au fond de la "cove" de la Tortue...ce ne sont évidemment pas les vrais noms, mais ceux que m'inspiraient ces falaises gigantesques quand nous les contournions pour éviter le retour de la vague!! Ce soir-là, nous étions si épuisés que nous avons à peine réussi à manger!! 
Le lendemain fut une journée pluvieuse et brumeuse et nous avons croisé une plage après seulement 8 heures de pagayage... Encore ces paysages gigantesques, encore cette impression d'être une fourmi, difficile à exprimer, mais je souhaite à tous de pouvoir se trouver à cette échelle une fois dans leur vie. Le lendemain, nous avons encore battu un record de temps sur l'eau...Notre carte n'étant pas tout à fait  précise nous avons cherché un peu notre direction au travers des îles et lorsque nous avons entrepris de nous diriger vers le nord, vers Seward, il était déjà tard...Nous avons  avancé en espérant trouver une plage... sans succès, jusqu'à 21h, il ne nous restait qu'à se rendre aux îles de l'embouchure du fjord de Seward et nous y sommes arrivés à 1 heure du matin. La lune rouge flamboyante se levant à notre droite sur l'Océan Pacifique, se reflétant sur la chaîne de montagnes et de glaciers du Kenai National Park à notre gauche...Magnifique, la nuit dans l'océan.., les sons, l'ambiance et les couleurs!! La vue d'une lumière de bateau de pêcheur nous a fait redoubler d'ardeur,...mais le bateau est parti et toujours pas de plage sur la première île. Nous avons donc continué à pagayer jusqu'à 3 heures du matin... et nous avons fait un accostage forcé sur une plage rocheuse dans l'épuisement total. Quand Damien s'est rendu compte que le sac étanche contenant le chocolat avait pris l'eau, j'ai pris la caméra vidéo une fois de plus pour fixer ce moment d'émotion!!!
Damien et moi sommes à Seward,  nous avons fait le plein de barres de chocolat, de cartes, de tendeurs et de steaks et je vous écris. Nous repartons demain en direction de Cordova où une autre partie de notre nourriture nous attend à la poste!!!
A bientôt!

Les kayaks chargés pour le départ 


L'île Yukon au loin


Une des plages accueillantes



Campement à flanc de montagnes


Île Nuka (peut-être?)



Campement après Gore Point


Premier saumon sockeye


La famille Bailey sur leur plage géniale

Yan et Amélie, 3e journée vers Seward

dimanche 27 juin 2010

The ice is melting



Trouvé sur YouTube en cherchant Child Glacier. Un exemple de glacier qui s'effrite.

Les fjords

En ce dimanche matin paisible, je retrace la distance franchie en une semaine. Damien, Yan et Amélie avancent beaucoup plus rapidement. Ils ont quitté les zones habitées et semi-habitées: ils font face aux étendues sauvages des parcs nationaux américains. Ils suivent méticuleusement le plan de départ:  s'exposer le moins possible aux eaux du Golfe d'Alaska et  se tenir entre les îles et la côte. Si vous êtes comme moi, vous avez utiliser les images satellites pour vous faire une idée des plages qu'ils ont choisies pour les arrêts. Des endroits de rêve, où il y a de l'eau douce en permanence venant des montagnes et des glaciers, où la pêche est bonne. Après Chrome Bay, ils sont entrés pour de vrai dans le Golfe d'Alaska, ont accosté dans une anse dans Chugach Bay, puis à nouveau dans un repli de Kachemak Bay. Arrivés à Nuka Passage ils se sont arrêtés de nouveau à l'abri de l'Ile Nuka, trajet que tout bon marin choisi pour éviter de trop s'exposer aux courants du golfe.

Le nom de l'anse où ils ont passé deux jours est Petrof Hight et tout ce qui est autour, le lac et le glacier s'appellent également Petrof. Je me demande bien qui il était, ce Petrof!
Le 25 juin ils faisaient une pause à Black Bay en choisissant toujours un endroit abrité. Et maintenant Sandy Bay. Ils s'approchent de la  zone que je redoutais: celle des glaces flottantes, des vagues imprévisibles, des courants capricieux. Je vous invite à visiter l'adresse suivante pour des images à couper le souffle: http://www.nps.gov/kefj/planyourvisit/kayaking-and-boating-safety.htm
Il y a également des grizzlis dans ce secteur. Voir Google Maps 59.66283,-150.00936 et choisir Extras-Photos-Tout afficher.Un visiteur enthousiaste a déposé une photo de grizzlis. Quelques belles photos de fjords et de glaciers également. A suivre, le coeur battant.

samedi 19 juin 2010

Chrome Bay

Enfin un clic de balise et tout va bien! Ils se déplacent autour de la Péninsule de Kenai. C'est un territoire occupé par les nations autochtones. Ils ne sont pas seuls. La pêche est abondante et c'est une période de l'année merveilleuse pour découvrir l'Alaska. La température a varié entre 4 degrés C et 14 degrés C et il a fait soleil presque tous les jours avec des passages nuageux, pas beaucoup de vent: du moins à la hauteur de Seldovia. Dans le secteur où ils naviguent, il n'y pas de villes importantes identifiées par les satellites mais si vous choisissez Seldovia sur le site internet de Météo Média, il est possible de déplacer l'écran et de descendre le long de la côte jusqu'à Chrome Bay. Il fait 8 degrés C et c'est nuageux aujourd'hui.
Ils ont dépassé Port Graham, Nanwalek, Koyuktolik Bay. Nanwalek est un village traditionnel Alutiiq, ils sont les descendants des Russes qui avaient un poste de traite et des Sugpiaqs, nations inuits. Si vous désirez en savoir plus faites www.nanwalek.com. La baie suivante, Koyuktolik Bay ou Dogfish Bay (petits requins d'un mètre et de 5 kg qui vivent en bande), semble nous dire que la pêche est bonne. Chrome Bay fait référence à une mine qui a été en opération au début du 20e siècle mais est désafectée maintenant.
Pour voir plus de photos de la Péninsule de Kenai, je vous réfère à www.borough.kenai.ak.us/Photos/pictorial.htm

Port Graham

Nanwalek

Nanwalek

samedi 12 juin 2010

Je prends le relais d'Amélie pour la mise à jour du blogue. Voici son dernier message pour plusieurs semaines, mois peut-être. Justine

Bonjour à tous,
je suis présentement sur l'océan pacifique et ne serait de retour que le premier octobre prochain, vous pouvez suivre cette aventure sur ce blog
Bon été!

Amélie Laurence


Après toutes ces jours entassés à 5 dans le brave Plymouth Acclaim 1992 à partager les aléas de la route qui s'étend sur 6 685 kilomètres, les 3 kayakistes n'avaient qu'une idée: prendre la mer et ça se sent dans les messages.
En lançant une recherche d'itinéraire sur Google Map à partir de Rouyn-Noranda au Québec vers Homer en Alaska, vous aurez un aperçu du trajet. Forêts d'épinettes, plaines des Prairies, Rocheuses, Yukon, Alaska et Homer enfin. Les photos du blogue vous relatent quelques moments de ces 10 jours de voyage.


Niklas et Noémie vont conserver le Plymouth pour les prochains mois et visiteront à leur rythme l'Alaska et la Colombie britannique.


Le départ est officiellement annoncé le 8 juin. L'Alaska est à  5 heures de décalage horaire pour nous au Québec. Pour Françoise, la mère de Damien, il y aura 11 heures de décalage
2 kayaks: 1 double et 1 simple
Yan et Amélie prendront place dans un kayak double Current Design Libra XT. Damien a un Kayak Fibro Concept Grand Pic qui a déjà fait ses preuves sur le Saint-Laurent, aux Iles Mingan entre autre.
Ils partent avec de la bouffe lyophilisée et sèche, du boeuf déshydraté, pour une autonomie de 80 jours.
35 litres d'eau potable au départ, il faudra s'approvisionner en route. Un filtreur à eau fait partie de l'équipement ultra minimal. Un panneau solaire pour recharger les piles des 2  caméras (Go-Pro et Cannon terre submersible). Une "canisse" (jérrican) de combustible pour le réchaud au gaz.
Damien s'est chargé des lignes à pêche pour la  nourriture fraîche
La balise Spot que Damien active régulièrement nous permet de les suivre en cliquant sur le lien à droite, en haut du blogue Projet Kayak 2010.
Je vous transmettrai occasionnellement la météo et des photos que j'aurai trouvé sur le net des endroits d'accostage identifiés.


Partis de Homer, ils ont traversé la Baie de Kachemak et se sont arrêtés sur une petite île sans nom en face de Sadie Cove. Puis 2e arrêt identifé près de Seldovia 21 heures plus tard. Nous serions toujours le 11 juin (HAE).
Il fait 3 degrés C, le ciel est dégagé en ce 12 juin. Voici une photo trouvée sur internet pour visualiser ce qu'ils voient.
Seldovia









lundi 7 juin 2010

Homer, here we are

Partis le 26 mai, Damien, Yan et Amélie Laurence s'étaient donnés 10 jours pour arriver à l'objectif terrestre, Homer, pour la mise à l'eau des kayaks.
13 jours plus tard et la balise nous indique qu'ils sont arrivés.
Nous attendons un contact avant le départ sur l'eau. Des anecdotes peut-être?....Et des photos?
-Justine-
....................
Après 11 jours de tribulations en voiture pour essayer de se rendre à Homer, Alaska, après avoir même certains jours perdu espoir que cette ville existe vraiment, nous sommes enfin arrivés! La baie Kachemac, sur laquel Homer regarde, est magnifique. Aujourd'hui, sous les nuages menaçants , avec une douce éclaircie jaune pâle au loin vers l'océan. Nous quitterons donc le "Spit" très bientôt pour traverser cette baie et entamer notre première journée de kayak. Nous quitterons aussi Noemi et Niklas nos "partners" du road trip, avec qui on a beaucoup ri et avec qui nous avons partagé les repas, l'espace restreint de la voiture,  les cigarettes et la musique au coin du feu!! Mais aussi  le colmatage de la voiture qui fuit durant les pluies diluviennes de l'Ontario et des Prairies, le volant et les piqûres de moustiques!! heureusement que l'humour était au rendez-vous et aussi les nombreux animaux sur la route: ours noirs, mouflons, orignaux, bisons sauvages, porc-épic, renards, loups et ce fameux grizzli blond mangeant des fleurs tranquillement!!!
Nous sommes donc fin prêts et heureux de poursuivre sur l'eau ce projet fou, des fou- rire en tête avec l'espoir de plein de beau soleil et de mer calme!! Allez hop!

Au Manitoba quand il pleuvait gros dans l'auto!


C'est en Saskatchewan


C'est Noëmi au Yukon


Bison de bord de route, Yukon


Paysage vu de l'Alaska Highway


Un grand blond aux pâquerettes


Enfin! Touristes en Alaska