jeudi 12 août 2010

Damien: Juneau- Ketchikan











ok. J'ai un peu de temps devant moi donc je vais résumer depuis la séparation.
Après un moment d'hésitation dû aux mauvais commentaires concernant la zone, ma décision est prise et l'envie d'aligner les km en direction de Juneau me démange la pagaie, envie vite réfrénée par la "beaver fever" qui me met rapidement k.o. La dure décision de couper une portion du trajet en ferry arrive les jours suivants en même temps qu'une question: que faire pendant les 15 jours qui précèdent le prochain départ de ferry ?
Après avoir un moment espéré trouver la force de rejoindre Whittier en kayak, Tony, un vieux pêcheur de saumon m'apporte la solution en m'embauchant comme "crew member" sur son petit bateau. C'est donc deux semaines passées de sessions de pêche en réparation de bateau entrecoupés de repas au "Baja Taco Bus" où Tony essaye de me caser auprès des serveuses. Certains après-midi étaient consacrés à mon apprentissage de golf dans un bras asséché de la rivière, ce petit boulot m'a permis de payer le médecin ainsi que le ferry sans entamer mes réserves, merci Tony...
S'ensuit deux jours de ferry où la gentillesse de marins, cyclistes, motards, me permet d'embarquer et de débarquer mon kayak et mes 8 sacs sans trop de problèmes. Arrivé à Juneau, je me sens prêt à faire des miracles malgré quelques restes de maladie. Mais deux jours après,force est de constater qu'il y a encore beaucoup de faiblesse après ces semaines de repos...un matin après avoir dormi 12 h je me sens tellement faible qu'il faut me recoucher pour 6 h de plus!!! ce jour-là, l'envie d'abandonner est très forte mais les trois jours suivants ensoleillés, sans un souffle de vent, avec de magnifiques couchers de soleil et des baleines qui sautent toute la journée me remettent de bonne humeur.
En arrivant vers Petersburg, les rencontres avec les bateaux se font plus fréquentes, je me retrouve régulièrement avec des canettes de soda, plaquettes de chocolat et autres sucreries pour améliorer mon quotidien. Un jour qu'un bateau de pêche me dépasse, un jeune pêcheur me fait de grands signes avant de jeter quelque chose dans l'eau, croyant que c'est une "seal bomb" destinée à me faire peur, j'attends quelques secondes pour m'approcher et m'aperçoit que c'est une canette de bière... je suis trop méfiant. Pour ne pas la gaspiller, je la bois le soir même, à jeun, fatigué, 33 cl et je suis à moitié bourré... c'est du propre...Le lendemain, un autre gos bateau de pêche se déroute pour venir à ma hauteur et c'est avec surprise que je vois apparaître le visage d'une jeune femme blonde avec de grands yeux bleux qui, en plus d'un beau sourire, m'offre des cookies faits maison... j'en oublierais presque la pluie et le vent qui sont de nouveau de la partie. Toute la matinée, le courant était dans le sens du vent, la mer calme. Au changement de marée,  l'eau se met brusquement à frissonner, parcouru par des tremblements, en quelques minutes les vagues enflent d'abord en ordre régulier puis soudain, à l'approche d'un cap, de grosses vagues pyramidales surgissent de tous côtés. Enflés par le vent et les courants, elles se précipitent  sur le kayak , passent par dessus et viennent frapper les sacs. On se croirait dans une grosse bassine secouée par quelqu'un. Le vent m'envoie les embruns dans le visage et le kayak se cabre comme un cheval de rodéo. Après une heure de cet épuisant exercice, une baie abritée me tend les bras...
Le lendemain matin, plus un souffle de vent mais un brouillard à couper au couteau, la visibilité est de 50 mètres au plus. Aidé de ma petite boussole, je progresse à tâton, l'eau est parfaitement lisse et de la même couleur que le brouillard. Dans la matinée je sors de la nappe et je ne sais plus du tout où je suis... après quelques minutes à regarder ma carte et les îles qui m'entourent, le doute n'est plus permis je suis toujours en Alaska!!!






Me voilà à Ketchikan après 13 jours de mer, ville bruyante et pas de camping, je ne vais pas m'éterniser....à suivre....j'ai pris quelques photos pour vous mettre en contexte.













   

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