jeudi 16 septembre 2010

Damien suite...Campbell River

Finalement pas fâché de quitter le camping ou deux ours dansaient la polka toute la nuit pendant qu'une voisine hystérique appelait le gérant toutes les heures pour qu'il vienne les chasser ...

C'est maintenant sur Vancouver Island que je continu ; encore une a qui la chirurgie esthétique à coup de tronçonneuses n'a pas réussi. Tout le flanc exposé au Johnstone Strait a été impitoyablement rasé depuis des années donnant au paysage une vague allure de patchwhork géant. Les courants violents à cet endroits transportent des troncs perdus par les remorqueurs qui vont s'échouer au fond des baies, lesquelles sont le plus souvent utilisées par les forestiers comme quais de débarquement qu'ils protégent de la mer en y coulant de vieux bateaux préalablement désarmés pour former des digues...

Après avoir passé les très impressionnants Seymours Narrows, me voilà le long de la Sunshine Coast qui me fait le plaisir de m'accorder plusieurs jours de beau temps et qui, avec la pente plus douce des berges, me permet de glisser silencieusement à la surface d'une eau lisse et cristalline tout en observant les fonds de rochers où se mêlent aux algues, les crabes, les étoiles de mer et autres oursins ; le tout régulièrement voilé par le passage d'un banc de petits poissons.... Le courant, quant il est contre moi, m'oblige a faire le tour des baies a la recherche des contres courants ce qui me fait découvrir pourquoi cette côte, plus sèche et plus rocheuse est relativement épargnée par les forestiers. La plupart de ces baies cachent au fond de grands parcs ombragés par de magnifiques pins, de grandes villas de millionnaires, venus profiter du micro climat ensoleillé de la zone....

Me voilà a quelques jours de Vancouver et tout se bouscule, j'appréhende davantage le jour de l'arrivé que l'éventuelle rencontre avec un ours !!!

Je pensais poursuivre mon voyage en vélo a travers l'ouest et le sud américain mais j'ai peur de ne pas avoir l'énergie d'entreprendre ce nouveau périple et la préparation qu'il nécessite... c'est avec tristesse que je pense a quitter l'ouest mais c'est avec plaisir que je pense a toutes les belles choses qui m'attendent en France, et je sais que de toute façon je reviendrai. La sensation unique que me procure ces immenses espaces, de désert en cayons est vraiment trop attirante.....

mardi 14 septembre 2010

C'est l'automne sur la côte ouest

Damien sur l'île de Vancouver

La pluie, y en  a marre, il pleut tellement que même l'air est mouillé!!! impossible de garder quelque chose de sec dans cet atmosphère, ce n'est pas la rainforest pour rien... comme si ça ne suffisait pas le vent est majoritairement de face et les courants vont dans tous les sens sauf le mien!!! J'en ai ras la paguaie... et même si les falaises sont assurément un atout dans le paysage, pour camper c'est pas la joie. Jusqu'aux animaux qui s'y mettent, un soir je me pose juste au dessus de la trace de marée en me disant que ça va être juste,mon kayak est a trois mètres de la tente. Une heure après, dans un demi- sommeil, je suis réveillé par le bruit du kayak qui bouge ... merde j'ai du mal calculé, je sors la tête de la tente et me trouve face à un énorme derrière brun. L'information met quelques secondes à arriver à mon cerveau .... un ours !!! je rentre , prends mon bear spray et ressors, dans une pathétique tentative d'intimidation, je lui lance un "hey toi là" auquel il répond en se retournant dressé sur ses pattes arrières par un grondement de colère. À court d'argument pour le convaincre d'aller faire un tour ailleurs je mets fin à la discution d'un coup de spray qui fait s'enfuir l'ours dans un sens... et moi dans l'autre ayant omis de me mettre dans le sens du vent comme le préconise l'étiquette....
Les jours suivants, la traversée en open sea sur un océan mouvementé est épuisante, c'est fatigué physiquement et nerveusement que je débarque à Port Hardy mais je suis vraiment heureux d'arriver enfin sur l'ile de Vancouver, de pouvoir manger un bon burger dans un restaurant "old style" avec de vieux posters des années 50 aux murs et le bon vieux rock'n roll qui va avec en léger fond sonore.... j'adore l'Amérique!!! J'ai même droit à un vrai camping avec de l'herbe et des douches chaudes à volonté... ça faisait longtemp, le dernier était à Seward en Alaska.
Ce qu'il me faudrait maintenant c'est deux semaines d'été indien et de grandes plages de sable fin ....

lundi 13 septembre 2010

Amelie et Yan nouvelles fraîches


Arrivée à Juneau, après 2 jours a ausculter les rivières de Taku qui déchargeaient les carcasses de saumons, (savez-vous que les ours mange la tête, la peau et laisse les filets que nous aimons tant!) et les ours de toute sortes, couleurs et catégories qui rôdaient sur la côte, 2 nuits sur Douglass Island à regarder les bateaux de croisière illuminés comme des sapins de Noël dans la nuit et la brume, la visite de daims et le souvenir du grizzlis qui est venu nous réveiller a trois heures du matin près de Taku en sniffant notre tente, nous avons espéré la guérison. Beaucoup de choses ont changé mais certaine sont aussi restés fixes.. Le retour en arrière nous a enlevé le reste de motivation qui nous tenait mais les symptômes de la maladie ne se sont pourtant pas dissipés. Nous pouvons même dire qu’ils se sont propagés, développés, augmentés! Alors que Yan récupérait des deux semaines précédentes, de mon côté je commençais à vivre les mêmes symptômes. Déroutant. Nous avons pourtant fait le plein de pizza, de crème glacée, de sauna et sommes resté très prêt du Mendenhalll glacier, majestée surplombant un lac ou la glace millénaire flotte, transparente et turquoise, mais rien n’y a fait nous étions malade tous les deux. (!!)

C’est dans ces journées de malaise que la décision de quitter l’Alaska s’est prise.  Même si tout à coup, prêt de la ville, les dangers s’étaient évaporés, nous ressentions toujours la fragilité de s’exposer aux milles éléments de la mer, de la terre et des intempéries, dans les conditions incertaine et disons-le précaire où nos corps se trouvaient. Plusieurs questions, plusieurs réflexions ont été soumises à l’ensemble du projet, mais quitter ou non, devenais notre seule et véritable sujet de discussion: le dénominateur commun. Mais qu’est-ce qui fait changer la direction d’un projet? Des millions de raisons, mais dans notre cas c’est vraiment en évaluant les éléments de risques que comportent une aventure telle que celle où nous étions engagés tout en considérant l’affaiblissement considérable de nos organisme donc de notre plus faible potentiel actif, réactif, combatif qui a eu finalement raison de nous. Quitter l’Alaska, ne plus résister.

Le voyageur sait qu’un jour le voyage devient une entité en soi mû par ses propres volontés et que le voyageur fini par être plus ou moins entraîné par cette force vivante, pas nécessairement là où il veut mais plutôt là ou le voyage veut. Le voyageur qui y résiste trouve sur son chemin plus d’embûches que s’il écoutait la voix du voyage.  C’est une règle d’or du voyageur et l’ayant expérimenté souvent dans nos vie de voyageur respectives nous nous sommes finalement inclinés devant la modulation de l’Alaska.
Nous avons pris le ferry pour Bellingham, près de Seattle, avons fait le deuil du nord du haut du solarium chauffé de notre bateau; trois arrêts , un a Sitka, un a Wrangel, un a Ketchikan…Wrangel seule m’a frappée pour son charme et sa simplicité. Arrivée à Bellingham, après un portage très long pour sortir du ferry avec tous nos sacs, nous avons pris la décision de pagayer jusqu’à Nanaimo sur l’île de Vancouver. Pour la forme, pour le plaisir, parce que nous aimons le kayak et qu’une fois qu’on rencontre la navigation on en devient accroc!!! 

Nous avions devant nous un peu plus de 200 kilomètres à franchir. 200 kilomètres dans un décor tellement différent, sec, jaune, à échelle humaine et un tas de nouvelles espèces d’arbres. Tout  respirait les vacances;  l’eau, la terre, les couleurs, l’ambiance, bref même sans une seule journée de congée, ces 10 jours furent du plaisir en barre! Toute incursion dans le monde de la navigation impose sa part d’aventures, de coeur qui bat la chamade, de risque et de danger, c’est pourquoi, je pense que la solidarité entre marins est aussi exceptionnelle qu’unique. Dans cette section-ci c’est l’achalandages des bateaux, les traverses des baies, des canaux dans le dense trafic maritime lourd et rapide et les phoques en pleine période de combat de territoire qui ont rajouté des anecdotes à notre lots d’histoires incroyables à raconter! Une toute autre expérience où nous avons savouré amplement nos derniers jours de kayak et avons rêver aux aventures futures à dos de coque en fibre de verre et de pagaies.

Nous sommes sorti de l’eau à Gabriella island avec l’aide de Jim avec dans le corps et dans la tête plus de 1000 kilomètres d’eau; passant des vagues pyramidale, de houle de 25 pieds, de mer d’huile, de vent dans la face et de trop peu de vent dans le dos, de pluie du nord, de soleil du sud, de courants, d'orques, de baleines à bosses, de loutres de mer, d'aigle et de corbeaux virevoltants, de nuages, de montagnes, d'ours, de saumon, d'algues, de portage et de marée, bref de navigation à bout de bras. 

Nous sommes en direction de l’est, retour au bercail. Je souhaite que nos aventures vous ont fait rêver. À ce jour nous tentons de trouver la source du malaise qui n’est toujours pas disparu, l’option beaver fever a été éliminer car les antibiotique n’ont pas fait effet, nous nous penchons sur d’autres options et espérons être frais et dispo très bientôt. Merci d’avoir été là…et bonne chance à Damien pour les derniers miles!

lundi 30 août 2010

Départ de Prince Rupert

Damien a reçu les deux colis de nourriture déshydratée le 23 août à Prince Rupert et repartait rapidement pour compléter son périple. Il a choisi la voie maritime sur le Queen Charlotte Sound a dépassé Klemtu, petit village aux maisons décorées de dessins rouge, blanc et noir. Il campe en face de l'Île Swindle.

jeudi 19 août 2010

Petites nouvelles de Damien

Après Ketchikan, plusieurs jours de beau temps me poussent vers la frontière. Les traversées de baies et de détroits sont longues et monotones, à part la fois où, en milieu de traversée, je m'aperçois que l'eau filtrée le matin est saumâtre....grande soif, gros mal de tête, la fin de la journée se passe, à l'ombre, à boire l'eau d'un marécage, qui même une fois filtrée, conserve une teinte à mi-chemin entre le thé et le café. Le 15 à midi, je mange sur la frontière entre les USA et le Canada et une demi-heure après, les gardes-côtes viennent me voir, me demandent d'où je viens, où je vais, puis me souhaitent bon voyage. Ce soir-là, je décide de me poser sur Dundas Island et en voulant débarquer je me prends les pieds dans ma jupette et m'étale de tout mon long dans un mètre d'eau, il n'y a plus que la casquette qui dépasse... bienvenue au Canada !!! Le lendemain, la traversée pour la baie de Prince Rupert promet d'être rude. Il me faut viser une entrée de 200 mètres de large à 15 km de l'autre coté, dans le brouillard, avec un bon vent de coté et de belles vagues... autant dire que l'issue de la traversée ne me laisse aucun doute : je vais sûrement me retrouver à 10 km de là où je veux aller... C'est donc très surpris, que deux heures et demi après le début de la traversée, je débouche juste en face du passage. Il ne me reste plus qu'à tranquillement rejoindre Prince Rupert où les douaniers très sympatiques me font quant même remarquer qu'ils seraient en droit de me confisquer le kayak et tout le matériel pour ne pas m'être signalé de mon entrée au Canada: les gardes-côtes ne communiquent pas avec les douanes... 
Me voilà donc en ville pour une semaine puisque, comme à mon habitude, je n'ai pas fait ma demande de ravitaillement à temps...ce sera donc repos et petites réparations.


15 août

15 août

16 août

17 août

18 août

jeudi 12 août 2010

Yan&Amélie: Juneau-Admiralty Island-Juneau

Le 14 juillet dernier, nous avons quitté Cordova pour Juneau en ferry, non sans avoir essayé de convaincre Damien de nous suivre. Voulant vraiment traverser cette section d'océan en kayak seul, nous lui avons laissé la pagaie de secours et un tas de petites babioles bien utiles pour sa survie ainsi que la balise spot qui suit, depuis cette date, uniquement ses déplacements.
Nous sommes arrivés à Juneau après deux jours de bateaux qui nous ont permis de nous reposer mais aussi de rêver à la suite du projet: l'Inside Passage, cette étendue d'eau protégée, pleine de montagnes enneigées!
Mettre le kayak sur l'eau à Juneau fut toute une aventure car nous sommes à pied et nous avons dorénavant 15 sacs plus le gros kayak double à transporter à mains nues..les campings ne sont pas non plus accessibles par la mer. Nous avons donc squatter les décombres de la mines d'or de Douglas Island le temps de faire toutes nos commissions à Juneau et de partir en paix pour la prochaine section: direction Petersburg.
Evidement, il est à noter qu'il n'a pas plu une minute le temps quand nous étions sur le ferry et le temps que je magasinais à Juneau, mais à la minute que nous avons mis le kayak sur l'eau, vent et pluie ce sont mis de la partie!! Donc le 19 et le 20 nous avons suivi Admiralty Island. Le 21 nous avons dû nous y arrêter de force parce que le vent du sud nous bloquait une traversée possible du Stephen Passage. Le 22 la tempête s'est levée et Yan s'est fait deux entorses lombaires dans la même journée...Pour ceux à qui ce genre de douleurs n'est jamais arrivée: une entorse lombaire empêche littéralement de bouger jusqu'à la guérison. Impossible de se pencher, de lever des poids, de se tourner....c'est l'enfer en camping et c'est impossible de faire du kayak!! Donc nous sommes restés au même endroit à attendre la guérison du dos de Yan, sur Admiralty Island.
Admiralty Island est un monument national, remplie d'une nature dense et féconde, intense et sauvage. La forêt est belle mais on n'a pas envie de s'y promener car on sent qu'elle ne nous appartient pas. Ça donne la frousse un peu, surtout quand on voit le format des crottes d'ours partout dans les millions de sentiers tracés par les animaux!! Les chûtes abondent et l'eau potable aussi, la plage est ouverte et donne une vue imprenable sur le Taku Canal qui nous laisse voir montagnes et glaciers de plus de 3000 mètres au loin. La vue est magnifique. Il fait aussi très beau tout à coup. Gros soleil, mer d'huile: les conditions idéales pour se retrouver sur l'eau...on s'est contenté de la regarder... Le 25, à la pleine lune, la pêche au saumon a rassemblé une quarantaine de bateaux de pêcheurs toute la nuit, illuminant le passage de millions de petites lumières jaunes, dans cette nuit bleu. C'était magnifique! C'est aussi ce soir-là que nous avons eu notre premier voisin: une baleine à bosse que nous avons surnommé Grognon. Elle est restée avec nous durant 7 jours, ou plutôt, sept nuits car elle disparaissait le jour et elle revenait la nuit. Nous ne l'avons jamais vu mais nous l'avons vraiment beaucoup entendue. Ses ronflement, ses grognements, ses bruits de bulles et surtout ses chants. Le chant des baleines à bosse est réputé mais aussi incroyablement vibrant. C'est durant ces 7 jours qu'on a vu le plus grand nombre de baleines à bosse de nos vies...facilement une centaine de baleines sont passées, sautées de tout leur corps hors de l'eau, tapées de la queue et des nageoires, fait chanter Grognon qui a discuté avec chacune d'elles. Le saut des baleines est fabuleux, c'est un spectacle grandiose, émouvant, le son fait trembler le terre comme la marche d'un géant. C'est fort. Une deuxième baleine s'est aussi jointe à Grognon et dans les 3 derniers jours à ce campement, nous avions une vraie compagnie. Les grognements nous ont fait sursauter jusqu'à la fin et on sortait avec nos poivres de cayenne, pensant que c'était des ours à chaque fois..très drôle!!! Le campement a aussi été pris d'assaut par des cerfs...Une mère et ses deux bambies mais aussi et surtout deux adolescents qui broutaient tranquilles à quelques mètres de nous tous les matin!! Les aigles et les corbeaux comme d'habitude étaient bien présents et les orques disparus depuis que les baleines à bosse sont apparus...
je continue....bientôt


suite...
Nous avons donc attendu dans une sorte de calme mais aussi pour ma part d'une envie folle de pagayer à nouveau , de me retrouver sur l'eau et d'être enfin libre de l'emprise d'Admiralty Island!! Le poêle portatif MSR a commencé à faire des siennes, à ne plus fonctionner ou seulement quand il le voulait bien..ce qui a rajouté une certaine tension à notre isolement, et même si on a assez de bouffe pour attendre encore 20 jours en solitaire, si nous n'avons plus de poêle toute cette nourriture ne sert à rien!!! On nettoie le poêle, on se croise les doigts...on pense à aller à Taku trouver un tournevis...Yan m'a appris à pêcher et j'ai attrapé un saumon, un humpy comme on appelle ici, très satisfaite de ma prise mais pas encore à l'aise avec la suite, c'est Yan qui s'est occupé de faire les filets, très bon mon premier saumon!! Le lendemain, ce qui devait arriver est arrivé, un grizzli est venu nous visiter. Nous revenions, d'une marche tranquille et nous avons vu cet énorme bête se diriger vers notre campement. Quand je dis énorme je parle de gros comme un Van Volkswagen, gigantesque...la démarche assurée, visiblement en train de se rendre à nos sacs...sa vue fut pour nous une surprise mais pour lui aussi, on s'est lancé sur nos bonbonnes de poivre de cayenne et lui il s'est lancé dans la forêt. Le coeur battant la chamade, il nous était  impossible de rester sur l'île avec un voisin aussi redoutable.. quoique magnifique!!! Nous avons paqueté et sommes parties vers 15h. La pluie s'est abattue sur nous à mi-chemin mais enfin nous étions sur l'eau!!! Nous avons dépassé Taku, le courant dans le dos. La vie est belle et nous nous sommes arrêtés dans une petite baie magnifique pour la nuit. Un gros feu et dodo. Le lendemain, Yan ne se sentait pas encore mieux donc nous sommes restés dans notre baie. Durant la nuit cependant, un autre ours est venu sniffer la tente, et ensuite s'est dirigé vers le kayak et les sacs...on se lève en vitesse, il est 3h am on fait un feu.
Le poêle fonctionne de moins en moins, on part donc le jour même vers Taku, retour sur nos pas. On trouve là un port sans village, qu'un deck et des bateaux accostés. Taku est une ancienne cannery (conserverie) des années 30 qui est abandonnée... Nous rencontrons Jay et Jo-Lee du Wisconsin, qui nous aident à débarquer et fournissent le tournevis pour réparer le poêle MSR. D'autres  personnes nous aident en nous fournissant le riz et les pâtes que nous n'avons plus pour nous permettre de poursuivre la route vers Petersburg..On reçoit mille conseils et apprenons qu'effectivement les grizzlis ne sont plus dans les terres mais reviennent près de l'océan, suivant les carcasses des saumons!!! La période des ours viens donc de commencer. Le vent soufflera sud ouest pour quelques jours...on prend un café dans le bateau de Jay et Jo-Lee, et c'est tellement agréable cette fraternité sur l'eau!!! On reste à Taku 2 jours, le temps de prendre une décision pour la suite du voyage. Le plan change à chaque minute, nous devons prendre en considération tant de choses et c'est dans l'optique de donner encore du temps au corps de Yan de guérir que nous retournons à Juneau d'où j'écris aujourd'hui, quelques 150 et des poussières kilomètres dans les dernières semaines, mais du temps malgré tout savouré et unique...à bientôt pour la suite,....P.S. les photos viendront bientôt...Amélie

Damien: Juneau- Ketchikan











ok. J'ai un peu de temps devant moi donc je vais résumer depuis la séparation.
Après un moment d'hésitation dû aux mauvais commentaires concernant la zone, ma décision est prise et l'envie d'aligner les km en direction de Juneau me démange la pagaie, envie vite réfrénée par la "beaver fever" qui me met rapidement k.o. La dure décision de couper une portion du trajet en ferry arrive les jours suivants en même temps qu'une question: que faire pendant les 15 jours qui précèdent le prochain départ de ferry ?
Après avoir un moment espéré trouver la force de rejoindre Whittier en kayak, Tony, un vieux pêcheur de saumon m'apporte la solution en m'embauchant comme "crew member" sur son petit bateau. C'est donc deux semaines passées de sessions de pêche en réparation de bateau entrecoupés de repas au "Baja Taco Bus" où Tony essaye de me caser auprès des serveuses. Certains après-midi étaient consacrés à mon apprentissage de golf dans un bras asséché de la rivière, ce petit boulot m'a permis de payer le médecin ainsi que le ferry sans entamer mes réserves, merci Tony...
S'ensuit deux jours de ferry où la gentillesse de marins, cyclistes, motards, me permet d'embarquer et de débarquer mon kayak et mes 8 sacs sans trop de problèmes. Arrivé à Juneau, je me sens prêt à faire des miracles malgré quelques restes de maladie. Mais deux jours après,force est de constater qu'il y a encore beaucoup de faiblesse après ces semaines de repos...un matin après avoir dormi 12 h je me sens tellement faible qu'il faut me recoucher pour 6 h de plus!!! ce jour-là, l'envie d'abandonner est très forte mais les trois jours suivants ensoleillés, sans un souffle de vent, avec de magnifiques couchers de soleil et des baleines qui sautent toute la journée me remettent de bonne humeur.
En arrivant vers Petersburg, les rencontres avec les bateaux se font plus fréquentes, je me retrouve régulièrement avec des canettes de soda, plaquettes de chocolat et autres sucreries pour améliorer mon quotidien. Un jour qu'un bateau de pêche me dépasse, un jeune pêcheur me fait de grands signes avant de jeter quelque chose dans l'eau, croyant que c'est une "seal bomb" destinée à me faire peur, j'attends quelques secondes pour m'approcher et m'aperçoit que c'est une canette de bière... je suis trop méfiant. Pour ne pas la gaspiller, je la bois le soir même, à jeun, fatigué, 33 cl et je suis à moitié bourré... c'est du propre...Le lendemain, un autre gos bateau de pêche se déroute pour venir à ma hauteur et c'est avec surprise que je vois apparaître le visage d'une jeune femme blonde avec de grands yeux bleux qui, en plus d'un beau sourire, m'offre des cookies faits maison... j'en oublierais presque la pluie et le vent qui sont de nouveau de la partie. Toute la matinée, le courant était dans le sens du vent, la mer calme. Au changement de marée,  l'eau se met brusquement à frissonner, parcouru par des tremblements, en quelques minutes les vagues enflent d'abord en ordre régulier puis soudain, à l'approche d'un cap, de grosses vagues pyramidales surgissent de tous côtés. Enflés par le vent et les courants, elles se précipitent  sur le kayak , passent par dessus et viennent frapper les sacs. On se croirait dans une grosse bassine secouée par quelqu'un. Le vent m'envoie les embruns dans le visage et le kayak se cabre comme un cheval de rodéo. Après une heure de cet épuisant exercice, une baie abritée me tend les bras...
Le lendemain matin, plus un souffle de vent mais un brouillard à couper au couteau, la visibilité est de 50 mètres au plus. Aidé de ma petite boussole, je progresse à tâton, l'eau est parfaitement lisse et de la même couleur que le brouillard. Dans la matinée je sors de la nappe et je ne sais plus du tout où je suis... après quelques minutes à regarder ma carte et les îles qui m'entourent, le doute n'est plus permis je suis toujours en Alaska!!!






Me voilà à Ketchikan après 13 jours de mer, ville bruyante et pas de camping, je ne vais pas m'éterniser....à suivre....j'ai pris quelques photos pour vous mettre en contexte.













   

mercredi 4 août 2010

Photos de Admiralty Island


Photos trouvés sur Internet en lançant la recherche Admiralty Island